Je viens me vendre, à vous de m’acheter,
Je suis l’incontournable nouveauté.
Vous allez vous faire piéger,
Vous êtes déjà cernés.
Acheter un nouveau forfait téléphonique,
Pour faire de moi votre chose mythique.
Les médias s’emparent de mon image,
Pour faire de vous des otages.
Je suis passé en coup de vent,
Un soir sur la chaîne du moment.
Je pensais qu’il fallait travailler,
Et que rien n’était jamais gagné,
Toutefois ici en un instant tout est acquis,
Mais jusqu’à quand et à quel prix ?
Je viens me vendre, à vous de m’acheter,
Je suis la chose nouvelle à posséder,
Celle dont vous ne pourrez vous passer.
Selon mon producteur je suis le truc en or,
Qui lui payera sa nouvelle voiture de sport.
Vous avez signé mon adoption,
Sans même vous poser de questions.
Des radios saoulettes, aux télés poubelles,
Vous me voyez au coin de chaque ruelle.
Je suis parmi vous, façon de parler,
Nous n’allons pas dans les mêmes dîners.
Maintenant je serais toujours à la page,
Je ne crois pas au bref passage,
L’éphémère n’est qu’un faux présage.
Je viens me vendre, à vous de m’acheter,
Je suis le nouveau bien à consommer.
Ma péremption est pour bientôt,
Je suis déjà dépassé par un minot.
Demain sera signé mon arrêt de mort,
Et je ne pourrais conjurer le mauvais sort.
Vous m’enterrerez vivant,
Dans ce monde de survivants.
Après m’avoir fait côtoyer la gloire,
Sans traîner vous me laisserez choir.
Votre nouveau coup de foudre,
Pour une nouvelle gourde,
Fera de moi un vague souvenir,
Qui n’est pas près de revenir.
—–
Séverine M.
2004
—–
« Has been » de n’avoir jamais rien été.
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